Alexandre le Bienheureux … un film délicieux de 1968 de Yves Robert, musique de Vladimir Cosma … Lorsque sa femme meurt, Alexandre (incarné par un brillant Philippe Noiret) décide de se consacrer à sa grande passion: la paresse. Il se couche pour plusieurs semaines. Son chien lui rapporte les provisions que lui sert la jolie Agathe, qui finit par le séduire. Mais, au moment de l’épouser, il se ravise, sa liberté et sa paresse risquant d’être compromises.
Bouge pas comme ça, tu me fatigues. Toujours dans mes jambes, toujours à me renifler, à pousser du museau, à faire le guet. Oui. Je bouge, tu dors couché en rond, je m’arrête pour attendre, te voila en arrêt à renifler le vent. Bouge pas comme ça, tu me fatigues, je te dis. Toi aussi, faut que tu remues, que tu cavales, mais qu’est-ce qu’ils ont tous ? On a le temps. Faut prendre son temps. Faut prendre le temps de prendre son temps. Comprends-tu ? Regarde-les, mais regarde-les donc : d’un bout du champ à l’autre, ils courent. Après quoi, je te le demande, hein ? Crevés comme moi, ils sont, le soir. Ils s’endorment fatigués et ils se réveillent plus fatigués encore. Et ça continue, et ça n’en finit pas de durer et d’être pareil. Pfff ! Y’a un moment, je sais pas, moi, mais je sais bien que c’est pas ça, quoi. Dis-donc, chien, paraît qu’on condamne des gars aux travaux forcés. Je connais ça, les travaux forcés, pourtant j’ai rien fait, moi. Bouge pas comme ça, tu me fatigues, puis tu me rappelles quelqu’un. Dis donc, tu as déjà regardé une fleur de carotte ? Eh, tiens, bah regarde ça, ben tu vois, c’est ça la vie. Tiens, je m’en roule une, puis je vais me la faire moi-même, puis je vais prendre le temps de me la faire, puis je vais prendre le temps de me la fumer, puis je vais prendre le temps d’en profiter, et puis je vais prendre le temps… (bâillement)…
Déjà Lao-Tseu disait 500 à 600 ans avant Jésus-Christ : « Il n’y a point de chemin vers le bonheur. Le bonheur, c’est le chemin. »
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